Pottier


Ci-dessus une vue de la ferme Pottier en arrivant par la rue Parmentier, avec une plaque publicitaire Michelin sur le pignon qui annonce un virage dangereux. La voiture que l’on découvre au fond s’engage dans la rue Mirabeau (ancienne rue Neuve). 

Andrée Castille, fille de Jules, le maréchal-ferrant qui exerçait au 16 bis de cette rue Mirabeau, a bien connu cette ferme. Elle nous racontait l’anecdote suivante : « Lorsqu’on tuait la vache celle-ci pendait au milieu du porche de la ferme et en descendant la rue Mirabeau on tombait directement dessus ! ». La ferme a été détruite en 1954 pour l’aménagement du carrefour, le début de la création du lotissement des Sarts et du cabinet du Docteur Outurquin.



Ces deux photos sont issues d'un dossier de l'architecte Henri Chomette lors des études préliminaires à la réalisation du quartier des Sarts. La ferme Pottier est indiquée par une flèche rouge. Les deux vues sont prises de la rue Emile Zola vers la rue Parmentier. Le carrefour est celui avec la rue Mirabeau (sur la gauche).

Nous avons retrouvé une photo datée du 27 mai 1954 qui montre la ferme Pottier en cours de destruction (ci-dessous). Il va sans dire que ce fut un déchirement pour les fermiers obligés de quitter leurs terres. Plus tard d’autres opérations d’urbanisme et surtout la construction de la ZUP seront à l’origine de la destruction de beaucoup d’autres fermes.


Cette autre photographie publiée dans le journal Nord Eclair montre la ferme Pottier, condamnée par la création du lotissement des Sarts, dont la destruction est quasiment achevée.



Sur ce cliché la ferme Pottier est totalement détruite. La rue Parmentier débouche sur un nouveau carrefour, qu'emprunte une 4CV, qui va être agrémenté d'un petit parc, comme on le découvre sur la carte postale en couleur ci-dessous. La bâtisse visible derrière les arbres à gauche est le château Virnot, où se construirons les bureaux de La Mondiale, ainsi que des appartements (détruits depuis) de cette même société d'assurances à l'emplacement de l'ancienne ferme mitoyenne. La voiture au lointain qui s'engage dans la rue Emile Zola, laisse sur sa droite l'école Guynemer Rollin. Deux cabinets médicaux vont s'installer, au premier plan au niveau du panneau de gauche celui du cabinet de médecine générale du Docteur Outurquin et sur la droite celui du cabinet du psychiatre Alain Le Maoût.


La réalisation du parc au carrefour Mirabeau-Parmentier-Zola-Rousseau, on y voit une autre école (La maternelle Charles Perrault) qui a été construite rue Parmentier en partie sur l'emplacement de l'ancienne ferme Pottier. Le cabinet du Docteur Outurquin n'est pas encore sortie de terre.


Le carrefour des rues Mirabeau et Emile Zola sur cette carte postale de 1962 avec le jardin public qui a remplacé la ferme Pottier, le bâtiment dans le fond c’est l’école Guynemer construite par l’architecte Neveu avec comme coordonnateur Jehan Boyer. Le cabinet d’architecture Boyer était installé à l’angle des rues Mirabeau et du Général de Gaulle, dans la résidence construite à la place du château Coisne des époux Daubresse-Mauviez.



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À la place de la station de métro  Mons Sarts, il y avait jadis une ferme !  

 

À gauche, la ferme Pottier aux environs de 1950. À droite, en 1954, lors de la démolition. Photos Henri Prévost


Les travaux de construction – déconstruction du quartier des Sarts vont débuter en 1954 par la démolition de la ferme Pottier. Elle se situait environ là où, actuellement,  on trouve la station de métro Mons Sarts. 

    

Les dépendances de la ferme étaient fréquentées par un hôte occasionnel :  le clochard Huguet.

 

La photographie ci-dessus date du tout début des années 1950. Le photographe n’est pas venu là par hasard. Il s’appelle Henri Prévost. C’est le correspondant du journal Nord éclair. Comme la ferme Pottier est promise à la démolition dans le cadre de la construction d’un nouveau quartier – Les Sarts –, elle constitue un sujet d’actualité. Cette ferme ressemble aux autres bâtiments agricoles du voisinage. Elle est construite en briques, suivant le modèle flamand. On appelle cela une « Hostfède ». La démolition de la ferme Pottier aura lieu en 1954 tandis que, dans la foulée, on va construire la première tranche du nouveau quartier des Sarts. Aujourd’hui, c’est la partie la plus ancienne de ce qu’on appelle « le Nouveau Mons ».


Ce chantier qui débute à cet endroit de la rue Parmentier couvre un quadrilatère important, délimité – côté ouest – par les rues Jean-Jaurès, Jean-Jacques Rousseau et le boulevard du Général-Leclerc. La première tranche de ce programme, mélangeant les petites maisons individuelles et les logements collectifs, était constituée de 624 logements dont 500 maisons individuelles afin de pouvoir y loger 3 000 nouveaux habitants. Ce coin de campagne va, en l’espace de quelques mois, se changer radicalement en ville.


Du football dans la pâture


Cette ferme Pottier occupe une place particulière dans la mémoire collective des Monsois. Elle était très proche de la rue principale du bourg – actuellement rue du Général-de-Gaulle –, l’axe historique de l’agglomération. Tous les gamins de l’époque connaissaient bien l’endroit. Ils venaient s’y fournir en beurre et en lait pour le compte de leurs familles. Il leur fallait faire attention. Les dépendances de la ferme étaient fréquentées par un hôte occasionnel qui leur faisait très peur : le clochard Huguet. Pour eux, c’était une sorte de croque-mitaine ! Surtout, cette ferme était liée à la pratique du football. Petits et grands étaient les adeptes de la fameuse pâture Pottier. À cette époque, il n’existait pas de stade de football et même les joueurs de « La Fraternelle » puis du « FC Mons », venaient s’y entraîner en semaine !

C’était tout un art, parce que, non seulement il fallait savoir éviter l’adversaire, mais aussi slalomer entre les bouses de vaches. Le joueur le plus brillant n’était autre qu’André Pottier, le fils du fermier. Il portera les couleurs du LOSC de 1944 à 1956 et jouera même dans l’équipe professionnelle, lors de la saison 1953-1954. En 1984, à l’âge de 56 ans, il était revenu sur ses terres et jouait encore au football dans l’équipe des vétérans de Pellevoisin. 

A. C. (CLP)